Les statuettes
Je suis tombée sur des santons dans une recyclerie. Je suis tombée en émoi devant ses objets poussiéreux, porteurs d’une tradition et d’un savoir-faire qui se retrouvent là, délaissés.
En plein confinement, je suis enceinte, je rentre dans la spirale enchantée du volume. Le temps s’arrête et m’enlace. Mon amour pour la fabrique de la marionnette et du sujet âgée surgit de nouveau.
Je déshabille mes santons un par un : fil, paille, laine, plâtre, liège, tant de matières enfouis à l’intérieur de leurs petits corps, vieux et travailleurs. Les femmes portent des couches de culottes blanches en dessous de leurs robes, des coiffes sur leurs cheveux, et souvent un accessoire qui désigne leurs métiers. C’est là aussi que j’interviens, dans le changement de leurs missions. Les santons disparaissent et deviennent déesses et dieux oubliés, inspirés de contes, de mythes ou de mon histoire personnelle.